Bâle : les chevaux de Maurizio Cattelan
Bâle, envoyé spécial. Les plus âgés d'entre nous auront eu mal pour lui :Samuel Keller, ancien directeur de la foire de Bâle, qui, après Laurenzo Rudolf et avant Marc Spiegler, n'a pas peu contribué à porter sa ville au plus haut niveau qui soit en matière d'art moderne et contemporain, préside depuis 2008 aux destinées de la Fondation Beyeler.
Il y présente une rétrospective consacrée à Max Ernst, sur laquelle nous reviendrons, et était tout heureux de pouvoir montrer aussi une exposition de l'Italien Maurizio Cattelan, un des enfants terribles de l'art contemporain : "Nous avions entamé les discussions quand il a déclaré qu'il prenait sa retraite", a annoncé, lundi 10 juin, Samuel Keller, plus ou moins faussement chafouin, devant un parterre de journalistes interloqués.
Et pour cause : l'artiste avait oublié de venir – mais il est coutumier du fait – et surtout, l'exposition en question se résume à une seule œuvre. Ancienne, qui pis est, mais réactualisée, peut-être pour permettre au pauvre Sam Keller de respirerun peu.
A l'origine, une œuvre sans titre (Untitled) de 2007, constituée d'un cheval naturalisé accroché aux deux tiers de la hauteur d'un mur. On l'a vue un peu partout, et notamment à la Fondation Pinault. Contrairement aux trophées de chasse – mais qui irait faire subir cela à un pauvre canasson ? –, ce n'est pas la tête en majesté qui saille de la paroi, mais tout le reste, depuis l'arrière de l'encolure jusqu'à l'arrière-train.